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Johan Bruyneel : Tous les dirigeants et journalistes de l’UCI étaient au courant du dopage.

Alberto Contador Johan Bruyneel Lance Armstrong

Suspendu à vie suite au célèbre scandale de dopage, l’ancien manager de Lance Armstrong, Johan Bruyneel, s’est exprimé dans une interview sur son passé controversé.

 » Propre vous ne pouvez pas battre les autres favoris quand ils sont dopés. A l’époque, le dopage faisait partie des règles du jeu, sauf qu’elles n’étaient pas écrites », déclare aujourd’hui Bruyneel.

« Nous savions tous qu’il y avait un risque que quelqu’un brise un jour la loi du silence. Mais je n’aurais jamais pensé que cela conduirait à une telle férocité contre Lance et moi. A un moment donné, il fallait que quelqu’un d’une certaine célébrité serve d’exemple, soit sacrifié, et Armstrong était la cible parfaite ».

« En arrivant dans le peloton pro, vous avez rejoint un monde qui vous met très vite face à un dilemme : soit vous vous adaptez et vous vous dopez, soit vous disparaissez. La première année est difficile, mais tu t’accroches, puis tu te rends compte pendant ta deuxième année que ceux qui étaient avec toi chez les amateurs, maintenant ils te lâchent. Tout d’un coup, tu vois autour de toi des gars qui deviennent des machines chez les Tour de Francealors que le reste de l’année… Si vous n’êtes pas éliminé, si vous restez autour de la 60e place, vous pouvez vous considérer comme heureux. Alors, qu’est-ce que vous faites ? Vous pourriez dire non, mais alors vous savez que vous échouez, vous abandonnez votre travail, votre vocation, vous mettez à la poubelle ces longues années de souffrance et de privation pour atteindre le peloton professionnel », a-t-il ajouté.

Selon Bruyneel, les dirigeants de l’UCI savaient très bien ce qui se passait dans le peloton en matière de dopage, tout comme les journalistes.

« Bien sûr qu’ils (les dirigeants de l’UCI) savaient. Mais ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir. Il n’y avait pas de méthode clinique pour détecter l’EPO, donc ils ont introduit la règle du pouce, l’hématocrite limité à 50% ce qui prouve qu’ils étaient conscients que le produit dopant circulait. Après ça, c’était les transfusions sanguines, indétectables. Alors que faire ? ».

« Tous les journalistes étaient au courant. Quelques-uns ont lâché prise. Mais tous les autres, ils se sont tus. Ils ne voulaient pas salir le sport qu’ils couvraient, ils avaient trop peur de perdre de l’audience. »

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