La Commission européenne reçoit 11 000 commentaires publics sur le projet CBDC
En moins de deux semaines depuis que la Commission européenne ouvert de son initiative « L’euro numérique pour l’UE » jusqu’à la consultation publique, plus de 11 000 individus et organisations ont laissé leur avis sur le site Web. La section commentaires sera ouverte jusqu’au 14 juin.
Outre la section des commentaires ouverts sur le site Web, il existe un questionnaire de consultation ciblé qui objectifs collecter des informations auprès des représentants du secteur, des autorités et des experts concernant des aspects tels que la protection de la vie privée et des données, les règles de lutte contre le blanchiment d’argent (AML) et la lutte contre le financement du terrorisme (CFT), l’impact sur la stabilité financière et les utilisateurs ‘ besoins et attentes.
Le processus de consultation est antérieur à l’examen législatif de l’euro numérique, qui devrait être prévu en 2023.
En tant que défenseur de la cryptographie Patrick Hansen c’est noté, lors de la série de consultations de l’année dernière sur l’euro numérique, la majorité des personnes interrogées se sont prononcées en faveur du caractère privé des paiements. Malgré cela, le commissaire à l’économie de la Commission européenne, Paolo Gentiloni, a déclaré qu' »un euro numérique totalement anonyme n’est pas souhaitable ».
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L’examen d’un échantillon du contenu de la section de commentaires du public a révélé l’existence d’un certain mécontentement à l’égard du projet en général. Par exemple, comme le dit un commentaire anonyme en allemand :
« NON! Il existe déjà des moyens de paiement digitaux ! Alors, à quoi sert la CBDC […] encore plus de surveillance, de prévention des paniques bancaires, de toxicomanie et d’asservissement de l’humanité qui en découle ? Cela n’empêche pas le blanchiment d’argent; cela existe déjà à grande échelle pour les 10 000 premiers dans de nombreux paradis fiscaux, par exemple, [the] Îles Caïmans, Macao, Dubaï, etc.
Un autre commentateur de langue allemande, Michael Hagmüller, souligne également la crainte d’un excès de pouvoir du gouvernement qui pourrait être rendu possible par l’adoption d’une monnaie numérique unique :
« Je suis contre un euro numérique pour l’UE. Ce qui me préoccupe, c’est que les libertés fondamentales peuvent également être menacées ici et que des gouvernements autoritaires [would] alors avoir le contrôle total. L’exemple des critères de Maastricht montre que les gouvernements précédents ne respectent pas les règles et avec un euro numérique l’État pourrait faire ce qu’il veut avec ses citoyens et réprimer toute opposition.
Notamment, la langue allemande domine la section des commentaires publics, et le sentiment négatif envers l’euro numérique semble prévaloir dans ces publications. Il a fallu parcourir 21 pages pour tomber sur le premier avis dans une autre langue, le néerlandais. Celui-ci a également attaqué l’initiative, quoique de manière plus modérée. Marcel Diepstra a estimé que l’UE devrait se concentrer sur une réglementation appropriée pour la crypto, et non sur sa CBDC :
« Au cours des 13 dernières années, nous avons vu que les monnaies numériques sécurisées par cryptographie peuvent être sécurisées et fiables tout en étant complètement décentralisées. Lorsqu’elle est correctement configurée, la monnaie ne peut plus être modifiée sans le consentement de la majorité de toutes les parties prenantes. »
Il y a aussi une inquiétude évidente quant à la possibilité d’une plus grande consolidation du pouvoir entre les mains des plus grandes économies de l’UE, exprimée dans les commentaires des citoyens des petits États membres. D’une part, Milan Golier de Slovaquie a appelé à la préservation de la souveraineté des membres de l’Union :
« Ni moi ni toute ma famille ne sommes d’accord. Je pense que l’UE va trop loin, le groupe d’aide économique entre États souverains devient lentement un système dictatorial dirigé par deux grands acteurs, nous ne le voulions certainement pas.
D’autres ont exprimé leur mécontentement à l’égard du processus général de virtualisation de l’argent, qui est censé recevoir un coup de pouce majeur si la monnaie numérique paneuropéenne était créée. Marie Rommelaere de Belgique a écrit :
« Pour moi, cet euro numérique est une aberration, qui confirme l’argent-dette dans lequel nous sommes malheureusement embourbés. Ni euro ni aucune monnaie numérique. Trouvons la monnaie garantie par des réserves tangibles, comme l’or par exemple.
Mais l’optimisme quant au volume de commentaires doit être pris avec un grain de sel, car la grande majorité des commentaires se présentent sous la forme de courtes remarques anonymes, adoptant généralement une position négative à l’égard de l’initiative. Il ne s’agit pas nécessairement d’une représentation exacte de ce que pensent la plupart des citoyens de l’UE à ce sujet.